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Affichage des articles du 2016

Sisyphe enfin libéré, délivré

Sisyphe eut un jour plus qu'assez qu'à l'habitude, De grimper son maudit rocher en altitude ; Las des échecs de toute cette multitude D'essais, dans le Tartare il changea d'attitude. Cette fois il monta sa pierre, mais avant De l'approcher trop de l'inatteignable épine, Il la déposa instable sur le versant, Comptant qu'elle choirait en lui tournant l'échine. Il descendit d'un arpent, l'attendit vaillant ; Par chance elle dégringola sur la rocaille, D'un éboulis inusable tel du diamant, Fit un pas de côté, la prit sur le poitrail. Hadès manda qu'on lui apportât le défunt, Thanatos amena par respect l'ancien rex ; Puisqu'il appréciait ça, condamna l'importun, À recevoir sans fin un bloc sur le vertex.

Le Sot Sermonné

Allez donc, un pas à faire n'est pas grand-chose ; Vos jambes sont-elles formées pour l'ankylose ? Non, marchez de bon, qu'attendre qu'elles pourrissent. Elles disparaitront. Qu'importe qu'elles glissent ! Mais encore, dites un mot, par frénésie ; Votre gorge est-elle créée pour l'aphasie ? Nenni, palabrez avant qu'elle se tarisse. Elle s'éteindra. Qu'importe qu'elle maudisse ! Son visage, effleurez-le au jeu de l'amour ;    Vos mains et lèvres naquirent pour ce concours. Oui, embrassez-la avant qu'elles ne faiblissent. Elle mourra. Qu'importe qu'elle se salisse ! Vous êtes figé. Quelle peur vous paralyse ? Et craignez-vous insensé que vos actes nuisent ? Vous portez trop haut le poids de l'impératif, Vos impressions sur nos esprits, être chétif.

Perdue

Poème soumis au concours du Grand Prix Poésie RATP 2016, ayant hérité son titre de son résultat. :p Liste des gagnants sur le site de la RATP, dont voici le lien : http://grandprixpoesie.ratp.fr/ Tu m’as interrogé, sur ce qu’était l’amour : Un sentiment inné, de fléchir au rebours Le mouvement du temps, déployant de ses trames, Le mystère brûlant des sympathies de l’âme. Chaque lien abonde d’une reconnaissance, Qu’emplit la faconde des poètes ; repense Donc à la joie de ceux qui ont tout espéré, Puis tout reçu, chanceux de s’être retrouvés En l’autre, loin et près, mais surtout en croyant, Qu’ils s’y révèleraient ainsi, incessamment.

Hiver Oublié

Fée Maia En parure, Qui choya La nature, Déploya Pour verdure, Séquoias Qui perdurent, Cerisiers, Chênes, ormes Saisonniers, Qui s’endorment ; En automne, Tourne au cuivre, Monotone Feuillée ivre, Virevolte Donc, et givre ; La récolte Rousse à suivre, De tes mânes Éplorés, Réincarne Spes dorée, Devançant, Prête à bruire, Le printemps À venir.

Consonnes

B noir, Q blanc, T rouge, C vert, K bleu : lettres, Je dirai juste en dessous vos agonies lentes : B, noir mou qui affaisse les notes en pente ; De la portée, clé de sol dévalant le tertre, Croches rondes ; Q, candide en vapeur fécond, Aux calottes brouillardeuses, reculé, caille ; T, magenta, révolte brailleuse et racaille, L’étendard de tout le folklore des grognons ; C, cercles, vertigos au piquet social, Fiel d’abattis, teint des nausées faciales Que la tambouille inculque aux grands prétentieux, K, Divin Pipeau plein d’allitérations, Sourd à la traverse des fulgurations : - Ô le Kappa, ultra-violet de Nos Vieux ! -

Le Poème Simplet

Dans la vie il faut faire court et simple ; Aller à l'essentiel, non pas à verse. Pourrais-je moi embarrassé, de ce Sonnet embrassé, sonner le mot simple ? Exemple, en poésie on doit garder Uniquement les galants sentiments ; Ceux qui plaisent aux muses forcément. Les transports de l'amour suffisent... Eh ! Le meilleur des vers se résumerait, De ma composition viendrait ce trait : "Ô mon cœur, je t'adore, ma beauté ! Je l'arbore, et honore, l'hyménée !" Voyez donc la concision, l'élégance, Plus romantique que ce que l'on pense.

Quand il est trop tard

Refermant les yeux dans leurs orbites obscures, Les lueurs évanescentes s’agrègent sur La toile des paupières froissées ; détachées Et évanouissantes clartés arrachées. En un moment il n’y reste plus rien, voyant Sans espoir du lendemain, n’a plus que l’élan De poser ses mains sèches sous son front penché, Les appuyant aux creux des flammes panachées. Le regard pressé par ses paumes étendues, Il allume la cendre, attise les regrets ; Vision qui réverbère un esprit éperdu, Désillusion d’une vie déjà à l’arrêt. Au dehors s’est échappé le sens des splendeurs, Demeurent les éclats internes de ses pleurs.

Les Ondulations

Ondes qui traversent tous les corps, Sur quels tissus pesez-vous alors ? Impondérées, vous passez en fourbe, Vibrant la souplesse de vos courbes. Éther docile à leurs expansions, Elles s’épandent à profusion ; Espace qui tremble à leurs approches, Tu les parsèmes de proche en proche. Poussières de lumière emportées Filant en bruine, vous percutez, La matière et colorez les grains, Qui scintillent d’un panel de teints. Séismes des poids, lesquels transmettent Les chocs terribles ou doux, vous êtes : Électriques, chaudes et encore, Magnétiques, rauques et sonores. Mais toujours, vos spectres mélodiques, Oscillent d’énergies harmoniques ; Les belles enfin, sur le diaphane, Irisent ce monde qui ne fane.

Le Grand Départ

Qu’il fait bien froid en ce début de jour, Pavé de plein d’ombres au sol, Plâtré de grains de gel dans l’air, Et vitré d’une fine aurore azurine. La nuit à peine morte, dévoile Le strident et récurrent ordre Du jour. La marche à la gêne reprend À nouveau, dans tous les carrefours. Rythme assourdissant, contraignant Mon âme. Mon corps languissant sans repos. Mes nerfs s’éveillant dans leur stupeur, De malade vibrant de défauts. Muscles faibles et cœur en panique ; Clarté au fond, nettoie ma nausée ! Rose saumon, donne-moi la vie ! Pourquoi faut-il souffrir avant d’être heureux ? Car ce temps métré, me ceint de tous côtés. Leurs exigences me broient les côtes. Ce qui est désiré est que je sois autre ; Ce n’est ni mon souffle, ni mon gouffre. Alors je dois faire preuve de grand courage ; Celui de l’humilité dans l’action, Vers la fierté. À l’unisson de toi Humide horizon, réchauffe-moi.

Noce Des Jours Suivants

Pourquoi autant de déploiement, De luxe éphémère et de sacre Blanc, pour ces élégants amants, D’un domaine lustré de nacre ? Elle, ornée d’une lactescence De tissus égalant sa peau ; Satin des anges d’innocence, Qu’il ne se change en oripeau ! Et pendant que son paranymphe L’accompagne vers son futur, Présage-t-elle par sa lymphe, Par son sang, que le temps s’augure En ce faste lieu, du déclin Implacable d’un séraphin ?

Cycle Aqueux

Assoiffé, j’attends qu’on m’embarque à bord de l’océan, amarré au gré du vent ; là-haut, proche des étoiles. Existe-t-il survivant des alluvions, un chenal d’écueils abordant ? Je voudrais au détroit m’y glisser, côtoyant son littoral ; caboter le long de ses lacs débordants d’une autre rive. De quel estuaire pourrais-je emprunter l’onde fluviale, atteindre la rivière qui sillonne les creux des continents ? Je souhaite accoster les ruisseaux situés au firmament ; plonger au-dedans des cascatelles, m’abîmer à la source pluviale, puis être noyé dans les vapeurs célestes. Les cieux écumants d’un seul nuage, étendus sur ces brumes, sur ces flaques, sont-ce cette mer bientôt accueillante, aux repos des naufrages ?

Beauce Orientale

Le ciel s’est révélé Encore plus immense, Englobant ces plats prés De dards de blé qui tancent. L’air exsangue veiné De bleu, perse en tous sens, Le beau soleil d’été Qui agite les lances. Par un vaste fléau, Valsent les épillets Du haut de leurs brindilles. Piqués dans les préaux, Loin des faubourgs pillés, Les grains sanglants brandillent.

Les Gêneurs

Alors que l’enfant voudrait être seul, Disposer de lui-même, indépendant ; Éviter constamment les incessants, Ne pas capter les griefs de leurs gueules. Alors qu’isolé, il se circonscrit ; Ne souhaitant épandre pour personne, Les maux cloués, sur ce tas de colonnes S’amassant en société. Il proscrit. Il émane un instinct pusillanime, Que ce rien qui leur fait juger qu’il meurt, Aux regards aigris des enquiquineurs ; Ces lourdauds enragent qu’il ne s’anime. Et pourtant, à l’intérieur cela pense. Pas de fiers élans, forts et sibyllins, Découvertes qu’à lui, comme d’un saint ; Mais juste gardées au chaud vers l’immense. Au cœur de la profondeur, il éveille Son esprit à s’accrocher au pur bon ; Bien qu’il soit loin de le mettre en action ; Il dégage un froid vide sans pareil. Alors, ses spectateurs intransigeants Ne voulant qu’il s’éternise infantile, S’abandonnent à l’excommunier vil, Grâce à un dédain rance et dérangeant. Alors, croyant au repos qui arrive, Souvent rejaillissent les anat

L'art pour l'art

Avant on s’exprimait ; Les poètes se trompaient… Puisque l’essence de l’art Est de s’émaner d’elle-même, Et que tout l’artifice du fard Est l’artificiel que l’on sème. N’y mettez pas d’expression, Nul locuteur impressif. Cet âge est à la fermentation D’un autre style régressif. La parole devient si éthérée que la pensée ébouillie, Sort limpidement d’une sublimation abrutie. Le travail macéré produit Un abandon fortuit. L’élévation est totale. Tellement de libre champ, Que tournoient autour du tourbillon glissant, Les convections infernales. Il faut réfléchir sur les structures, Qui ne reposent sur rien. Le talent se mesure à l’architecture D’un vaurien. Enfin l’écrivain graphie les mots pour eux ; C’est à la feuille d’être le support, au lieu De ces lettrés de soutenir l’idée. Est-elle présente dans le papier ? Le message n’est plus ce nuage greffé aux intonations. Prenons l’avis de l’Imagination ! Ferme personnification ; Que ses balbuties soient fl

Niaiserie

Ô mon amour des amours, cet empressement, De ce lien charmant depuis que tu me restas. Je ne sais à la fin, de cet embrasement, Si j’aime ce sentiment en place de toi.

La Profession Moderne

Tel est notre chemin, partant de l'inconnu, Et qui ne mène à rien, du commun reconnu. Seul le vif du présent, tous nous oblige à vivre ; De chercher constamment, ce quoi qui nous enivre. Au-dedans sous la chair, les émotions abondent ; Plaisantes je suis pair, ensemble nous confondent. Mais du mal nous ronge, du putride reflue ; L'attente qui plonge, d'insatiables influx. Tu feras plus que ça, toi venant de la fange, En parcourant deçà, quel que soit le mélange. Tu seras accompli, égal à ce que doit Être le soin rempli, le devenir adroit. Pas de vile faute, par l'attrait du penchant, Si tu gardes haute, la règle du savant : « Illustre carrière, par elle tu te noues ; Aucune lumière, ne luit au sein de nous. » À tous tes bons désirs, qui meurent aussitôt, Mixe des élixirs, pour ne pas voir plutôt. Sentir en place de : remplir par son devoir ; Creuset au milieu d'eux, déversant ton crachoir. Bâtis pour combattre, le néant apparent, Des produ