L'art pour l'art

Avant on s’exprimait ;
Les poètes se trompaient…

Puisque l’essence de l’art
Est de s’émaner d’elle-même,
Et que tout l’artifice du fard
Est l’artificiel que l’on sème.

N’y mettez pas d’expression,
Nul locuteur impressif.
Cet âge est à la fermentation
D’un autre style régressif.

La parole devient si éthérée que la pensée ébouillie,
Sort limpidement d’une sublimation abrutie.
Le travail macéré produit
Un abandon fortuit.

L’élévation est totale.
Tellement de libre champ,
Que tournoient autour du tourbillon glissant,
Les convections infernales.

Il faut réfléchir sur les structures,
Qui ne reposent sur rien.
Le talent se mesure à l’architecture
D’un vaurien.

Enfin l’écrivain graphie les mots pour eux ;
C’est à la feuille d’être le support, au lieu
De ces lettrés de soutenir l’idée.
Est-elle présente dans le papier ?

Le message n’est plus ce nuage greffé aux intonations.
Prenons l’avis de l’Imagination !
Ferme personnification ;
Que ses balbuties soient fluides,
Par le truchement de ses nouveaux guides
Livides.

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