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Affichage des articles du février, 2016

Le Grand Départ

Qu’il fait bien froid en ce début de jour, Pavé de plein d’ombres au sol, Plâtré de grains de gel dans l’air, Et vitré d’une fine aurore azurine. La nuit à peine morte, dévoile Le strident et récurrent ordre Du jour. La marche à la gêne reprend À nouveau, dans tous les carrefours. Rythme assourdissant, contraignant Mon âme. Mon corps languissant sans repos. Mes nerfs s’éveillant dans leur stupeur, De malade vibrant de défauts. Muscles faibles et cœur en panique ; Clarté au fond, nettoie ma nausée ! Rose saumon, donne-moi la vie ! Pourquoi faut-il souffrir avant d’être heureux ? Car ce temps métré, me ceint de tous côtés. Leurs exigences me broient les côtes. Ce qui est désiré est que je sois autre ; Ce n’est ni mon souffle, ni mon gouffre. Alors je dois faire preuve de grand courage ; Celui de l’humilité dans l’action, Vers la fierté. À l’unisson de toi Humide horizon, réchauffe-moi.

Noce Des Jours Suivants

Pourquoi autant de déploiement, De luxe éphémère et de sacre Blanc, pour ces élégants amants, D’un domaine lustré de nacre ? Elle, ornée d’une lactescence De tissus égalant sa peau ; Satin des anges d’innocence, Qu’il ne se change en oripeau ! Et pendant que son paranymphe L’accompagne vers son futur, Présage-t-elle par sa lymphe, Par son sang, que le temps s’augure En ce faste lieu, du déclin Implacable d’un séraphin ?

Cycle Aqueux

Assoiffé, j’attends qu’on m’embarque à bord de l’océan, amarré au gré du vent ; là-haut, proche des étoiles. Existe-t-il survivant des alluvions, un chenal d’écueils abordant ? Je voudrais au détroit m’y glisser, côtoyant son littoral ; caboter le long de ses lacs débordants d’une autre rive. De quel estuaire pourrais-je emprunter l’onde fluviale, atteindre la rivière qui sillonne les creux des continents ? Je souhaite accoster les ruisseaux situés au firmament ; plonger au-dedans des cascatelles, m’abîmer à la source pluviale, puis être noyé dans les vapeurs célestes. Les cieux écumants d’un seul nuage, étendus sur ces brumes, sur ces flaques, sont-ce cette mer bientôt accueillante, aux repos des naufrages ?

Beauce Orientale

Le ciel s’est révélé Encore plus immense, Englobant ces plats prés De dards de blé qui tancent. L’air exsangue veiné De bleu, perse en tous sens, Le beau soleil d’été Qui agite les lances. Par un vaste fléau, Valsent les épillets Du haut de leurs brindilles. Piqués dans les préaux, Loin des faubourgs pillés, Les grains sanglants brandillent.

Les Gêneurs

Alors que l’enfant voudrait être seul, Disposer de lui-même, indépendant ; Éviter constamment les incessants, Ne pas capter les griefs de leurs gueules. Alors qu’isolé, il se circonscrit ; Ne souhaitant épandre pour personne, Les maux cloués, sur ce tas de colonnes S’amassant en société. Il proscrit. Il émane un instinct pusillanime, Que ce rien qui leur fait juger qu’il meurt, Aux regards aigris des enquiquineurs ; Ces lourdauds enragent qu’il ne s’anime. Et pourtant, à l’intérieur cela pense. Pas de fiers élans, forts et sibyllins, Découvertes qu’à lui, comme d’un saint ; Mais juste gardées au chaud vers l’immense. Au cœur de la profondeur, il éveille Son esprit à s’accrocher au pur bon ; Bien qu’il soit loin de le mettre en action ; Il dégage un froid vide sans pareil. Alors, ses spectateurs intransigeants Ne voulant qu’il s’éternise infantile, S’abandonnent à l’excommunier vil, Grâce à un dédain rance et dérangeant. Alors, croyant au repos qui arrive, Souvent rejaillissent les anat

L'art pour l'art

Avant on s’exprimait ; Les poètes se trompaient… Puisque l’essence de l’art Est de s’émaner d’elle-même, Et que tout l’artifice du fard Est l’artificiel que l’on sème. N’y mettez pas d’expression, Nul locuteur impressif. Cet âge est à la fermentation D’un autre style régressif. La parole devient si éthérée que la pensée ébouillie, Sort limpidement d’une sublimation abrutie. Le travail macéré produit Un abandon fortuit. L’élévation est totale. Tellement de libre champ, Que tournoient autour du tourbillon glissant, Les convections infernales. Il faut réfléchir sur les structures, Qui ne reposent sur rien. Le talent se mesure à l’architecture D’un vaurien. Enfin l’écrivain graphie les mots pour eux ; C’est à la feuille d’être le support, au lieu De ces lettrés de soutenir l’idée. Est-elle présente dans le papier ? Le message n’est plus ce nuage greffé aux intonations. Prenons l’avis de l’Imagination ! Ferme personnification ; Que ses balbuties soient fl

Niaiserie

Ô mon amour des amours, cet empressement, De ce lien charmant depuis que tu me restas. Je ne sais à la fin, de cet embrasement, Si j’aime ce sentiment en place de toi.

La Profession Moderne

Tel est notre chemin, partant de l'inconnu, Et qui ne mène à rien, du commun reconnu. Seul le vif du présent, tous nous oblige à vivre ; De chercher constamment, ce quoi qui nous enivre. Au-dedans sous la chair, les émotions abondent ; Plaisantes je suis pair, ensemble nous confondent. Mais du mal nous ronge, du putride reflue ; L'attente qui plonge, d'insatiables influx. Tu feras plus que ça, toi venant de la fange, En parcourant deçà, quel que soit le mélange. Tu seras accompli, égal à ce que doit Être le soin rempli, le devenir adroit. Pas de vile faute, par l'attrait du penchant, Si tu gardes haute, la règle du savant : « Illustre carrière, par elle tu te noues ; Aucune lumière, ne luit au sein de nous. » À tous tes bons désirs, qui meurent aussitôt, Mixe des élixirs, pour ne pas voir plutôt. Sentir en place de : remplir par son devoir ; Creuset au milieu d'eux, déversant ton crachoir. Bâtis pour combattre, le néant apparent, Des produ